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sur la sensibilité de Chaumette et obtint qu’aucune autorité ne convoquât les comités révolutionnaires, sous peine de dix ans de fers.

La Commune fut écrasée, mais les comités du gouvernement n’eurent pas la victoire entière. Le 6, Merlin (de Thionville), Thuriot, Dubois-Crancé, saisirent une occasion pour faire ressortir avec force l’impuissance absolue où était le Comité de sûreté générale de réformer les erreurs des quarante mille comités de France. Le Comité résista. Mais il fut abandonné par le Comité de salut public. Sa puissance, en réalité, se trouva réduite à peu près a l’enceinte de Paris. Il fut accordé que, dans les départements, les comités révolutionnaires motiveraient les arrestations non prévues par la loi des suspects, et que les représentants qui seraient sur les lieux jugeraient, dans les vingt-quatre heures, de la validité de l’arrestation.

Au prix de cette concession apparente (elle n’eut nulle application), Robespierre obtint de l’Assemblée la liberté des cultes.

Le catholicisme, gêné, violenté localement, accidentellement, n’en eut pas moins dès lors la loi pour lui. Il n’osa rouvrir ses églises. Mais qu’importe ? Ayant la loi de son côté et n’ayant contre lui que les violences fortuites du peuple des villes, il attendit patiemment. Il était à l’état solide (je veux dire comme squelette), et la Révolution, comme nouveau-née et vivante, était à l’état fluide, mobile et bien plus attaquable. L’autre, en dessous.