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suprême (mot tout nouveau dans sa bouche), des mascarades religieuses que l’Assemblée ne devait plus souffrir. Au milieu toutefois de ce discours politique, sa nature perçant les mensonges, il ouvrit son cœur, parla de clémence, de Henri IV, et qu’un jour le peuple n’aurait plus besoin de rigueur. Là même, il nuisit encore. Cette échappée irréfléchie d’une clémence impossible dépassait tout à coup la mesure de la situation, qui excluait la clémence, demandait la justice, une justice surveillée, sérieuse, efficace, celle que la Commune voulait exiger des comités révolutionnaires.

Ce discours, sautant d’un extrême à l’autre, passant par-dessus la raison, pouvait se traduire ainsi : Restons aujourd’hui dans le terrorisme absurde, vague, inefficace où nous sommes ; nous serons cléments demain.

Coup terrible pour Chaumette. Il fit, le 28, un discours sur la tolérance, la limitant toutefois à permettre aux croyants de louer des maisons et de payer leurs ministres (ce qui réservait tout entier le décret du 16 : l’église aux pauvres) ; faisant, de plus, garantir par la Commune qu’elle ferait respecter la volonté des sections qui avaient renoncé au culte catholique. Il fut arrêté que, le 4 décembre, au soir, les comités révolutionnaires paraîtraient à la Commune.

Le 4 décembre, au matin, dans la Convention, Billaud-Varennes, avec l’aisance et la facilité royale d’un homme qui tient la machine à décrets, s’égaya