Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 6.djvu/516

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

(le 16) sans les consulter, de la majorité inattendue que Cambon avait trouvée sur ce terrain, et qui, si on ne la brisait, se retrouverait sur bien d’autres.

La décision du 16, en un mot, parut au Comité un cas de révolte.

La partie honteuse et faible où Clootz et Chaumette étaient vulnérables était l’alliance d’Hébert. Étrange apôtre ! une doctrine qui passait par la gueule du Père Duchesne, bonne ou mauvaise, d’avance était tuée. Et non seulement Hébert salissait l’idée nouvelle, mais il la compromettait et la ruinait directement, en frappant la Convention, dont l’alliance faisait seule la force de la Commune.

Hébert paraissait très peu à la Commune, ne s’entendait nullement avec Chaumette, vivait aux Jacobins, à son journal, au spectacle, dans certaines compagnies… Il marchait seul, et dans ses voies. Pendant que Chaumette, assidu à l’Hôtel de Ville, y tentait son suprême effort pour subordonner à la Commune les comités révolutionnaires, Hébert,

    Jésus », etc. La tête de Chalier partagea bientôt les mêmes honneurs. Telles et telles sections de Paris y firent des adjonctions fantasques, celles entre autres du buste de Mucius Scaevola. Chaumette eut peur un moment que sa propre image ne devînt un objet d’idolâtrie et défendit de la graver. Il avait refusé au peuple les plus innocents symboles. Par exemple, le faubourg Saint-Antoine, les forgerons des Quinze-Vingts, auraient voulu que le nouveau culte eût un foyer, un feu éternel. Cette idée, nullement idolâtrique, fut repoussée par la Commune. « La seule parole humaine, le seul enseignement moral, disait Chaumette, est avouée de la Raison. » (Procès-verbaux de la Commune et des sections. — Archives du département et de la Police.)