Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 6.djvu/512

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

même principe : incarnation religieuse, incarnation politique.

Le christianisme même, démocratique extérieurement et dans sa légende historique, est en son essence, en son dogme, fatalement monarchique. Le monde perdu par un seul est relevé par un seul. Et cette restauration continue par le gouvernement d’un seul. Dieu y dit aux rois : « Vous êtes mes Christs. » Bossuet établit admirablement contre les protestants, contre les républicains catholiques, que, le christianisme donné, la royauté en ressort, comme sa forme logique et nécessaire dans l’ordre temporel.

La vie du catholicisme, c’est la mort de la République. La vie de la République, c’est la mort du catholicisme.

La liberté du catholicisme, dans un gouvernement républicain, est uniquement et simplement la liberté de conspiration.

Un système, un être, est-il obligé, au nom de la liberté, à laisser libre ce qui doit nécessairement le tuer ? Non, la nature n’impose à nul être le devoir du suicide.

La Convention ne s’arrêta pas aux Grégoire, à l’inconséquence des absurdes gallicans, qui ne savent pas seulement ce qui est au fond de leur dogme. Ce clergé assermenté, républicain de position, n’en gardait pas moins par la force des choses et comme clergé catholique, les principes les plus ennemis de la Révolution. Leur patriarche Grégoire