sion indirecte, Bazire éclata, revint sur l’affaire d’Osselin ; lui aussi, il avait sauvé des proscrits. Il parla avec une vivacité, une franchise sans réserve, qui fit frissonner l’Assemblée, une sensibilité violente, comme un homme qui défend son cœur, sa liberté et sa vie. « Où s’arrêtera, dit-il, cette boucherie de représentants ? cette proscription de tous les fondateurs de la République ? cet audacieux système de terroriser l’Assemblée ? Nous retournons au despotisme… Assez, assez de victimes !… Eh ! ne voyez-vous pas que ceux qu’on poursuit pour avoir péché par faiblesse ne sont nullement des ennemis de la Révolution ?… Savez-vous ce qu’on va faire ? C’est que l’Assemblée, glacée, tombera dans un honteux mutisme. Et qui osera, dans cette mort de l’Assemblée, montrer plus de courage qu’elle ?… Tous fuiront les fonctions publiques, chacun s’enfermera chez soi, et tout finira dans la solitude. »
Elle se faisait déjà sentir. Le désert s’étendait chaque jour. Il avait fallu payer l’assistance aux sections. Les clubs étaient nuls. Le club central des sociétés populaires fut visité un jour par les Jacobins, qui n’y trouvèrent que six personnes. Les
tion de Newton et de Lavoisier. Le Dieu qu’il fallait à l’âme, c’était le Dieu de Justice héroïque, par lequel la France, prêtre armé dans l’Europe, devait évoquer du tombeau les peuples ensevelis.
Pour n’être pas nommé encore, pour n’être point adoré dans nos temples, ce Dieu n’en fut pas moins suivi de nos pères dans leur croisade pour les libertés du monde. Aujourd’hui, qu’aurions-nous sans lui ? Sur les ruines amoncelées, sur le foyer éteint, brisé, lorsque le sol fuit sous nos pieds, en lui reposent fermes et fixes noire cœur et notre espérance.