Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 6.djvu/495

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui avaient été en prison, les proscrire comme incapables de toute place, ainsi que les signataires des pétitions des huit mille et des vingt mille.

Ce mouvement de terreur était directement contraire aux intérêts du mouvement religieux auquel travaillait Chaumette. Il para le coup, en disant toutefois qu’on allait rechercher cette fameuse pétition des vingt mille. Le 6, il paya l’assistance d’une comédie qui prévenait le reproche de modérantisme. La section du Bonnet-Rouge (Croix-Rouge), venant faire serment, offrit le bonnet à Chaumette, qui le mit avec enthousiasme et le fit mettre à tout le monde. Des bonnets rouges se trouvèrent à point pour cette nombreuse assemblée.

Le moment semblait venu de frapper les grands coups.

La Convention accueillait à merveille les envois de saints, de châsses, les défroques ecclésiastiques, que lui faisaient passer Fouché, Dumont, Bô, Ru ni, etc.

La Convention avait voté la destruction des tombeaux de Saint-Denis. On avait réuni la cendre des rois à celle des morts obscurs. Cruel outrage pour ceux-ci d’êtres accolés à Charles IX, de recevoir à côté d’eux la pourriture de Louis XV où l’infâme mignon Henri III !

La Convention avait trouvé très bon que le vieux Rulh, ardent et austère patriote (humain au fond et compromis par son humanité), brisât de sa main la fiole appelée la Sainte-Ampoule.