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parfois à emprisonner leurs créanciers. Gollot d’Herbois lui-même, qui ne peut passer pour un modéré, accusait, le 26 septembre, aux Jacobins, la furieuse étourderie des comités révolutionnaires.

Le Comité de sûreté générale, placé si haut et si loin, obligé d’embrasser la France, n’offrait pas un recours sérieux contre ces petits tyrans. Il les ménageait comme ses agents personnels, étouffait dans le secret tous leurs excès de pouvoir. A la Commune, au contraire, tout arrivait au jour. Le 26 septembre, le 3, le 26 octobre, elle accueillit, appuya les plaintes qu’on faisait contre ces comités, parfois même réforma leur jugement.

Enrayer ainsi politiquement, c’était un grand péril, si l’on n’ouvrait à la Révolution une autre carrière, si l’on ne compensait la modération politique par l’audace religieuse ; c’est ce que sentirent plusieurs représentants. Ils firent la terreur sur les choses et non sur les personnes, ils décapitaient des images, suppliciaient des statues, envoyaient à la Convention des charretées de saints guillotinés qui allaient à la Monnaie.

Pour centre de sa propagande, Chaumette prit les Gravilliers, les Filles-Dieu (passage du Caire). C’est le principal foyer de la petite industrie, l’industrie vraiment parisienne ; elle y est prodigieusement active, y comprend mille métiers. Il y a là un esprit plus varié qu’au faubourg Saint-Antoine, classé en grandes légions, celle du fer, du bois, etc. Léonard Bourdon avait établi son école d’enfants de la patrie