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Hélas ! après tant de siècles où l’homme a été si barbarement ravalé plus bas que la bëte, où la pauvre personne humaine fut chaque jour écrasée sous la roue du char des faux dieux, qui ne pardonnera au grand cœur de nos patriotes de 1793 l’erreur généreuse de vouloir, en expiation, faire un dieu de l’homme, de repousser les symboles auxquels on avait cruellement immolé la vie, de mettre la victime elle-même sur l’autel, de diviniser le malheur et l’humanité ? Pieux blasphèmes, auxquels Dieu aurait pardonné lui-même, comme à la violente réaction de la pitié !