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Elle proclama la guerre universelle, la croisade révolutionnaire et l’affranchissement du monde ; elle fut en ceci le légitime interprète de la France et se montra et plus généreuse que les Jacobins et plus politique. Mais, en même temps, elle refusait les moyens de cette guerre. Par ses résistances éloquentes, elle encourageait la résistance muette et l’inertie calculée des administrations de départements qui entravaient toute chose (la vente spécialement des biens de l’émigration).

Oui, malgré notre admiration pour le talent des Girondins, notre sympathie pour l’esprit de clémence magnanime qu’ils voulaient conserver à la Révolution, nous aurions voté contre eux.

Pourquoi ? Ils ne proposaient rien. Dans la crise la plus terrible et qui demandait les plus prompts remèdes, ils ne donnaient nul expédient, seulement des objections.

Leur politique se résume par un mot, un seul mot : Attendre.

S’agit-il des nécessités financières, de la baisse de l’assignat : « Il faut attendre, dit Ducos. À la longue, les choses ne peuvent manquer de prendre leur niveau. »

S’agit-il du recrutement, de l’urgence de la réquisition : « Il faut attendre, dit Brissot, dans son journal, attendre les enrôlements volontaires. Ce mode de recrutement est le seul qui soit digne des hommes libres. »

Attendre ?… La Vendée n’attend pas. Elle gagne