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la ligne, en gardant ses communications avec Tintérieur, avec la route de Guise, où restaient les réserves de la levée en masse, de sorte que, s’il arrivait un malheur, tout ne fût pas perdu encore et que l’armée battue pût reculer vers Guise. Il avait devant lui trois villages, à gauche Wattignies, à droite Levai, etc., Doulers au centre. Ses trois divisions, marchant d’ensemble, devaient par un mouvement se rapprocher du centre, le forcer, le percer pour rejoindre Maubeuge, s’y fortifier de l’armée délivrée, et tous ensemble, tombant sur Cobourg, lui faisaient repasser la Sambre.

La droite s’égara d’abord ; victorieuse, elle s’étale en plaine, au lieu de forcer la hauteur ; elle trouve la cavalerie ennemie qui la disperse en un clin d’œil, lui prend tous ses canons. Complet désordre, et un moment après, tout réparé. Les volontaires s’étaient raffermis, reformés avec un aplomb de vieux soldats.

La gauche avait mieux réussi. Elle perçait vers Wattignies. Mais il lui fallait le succès du centre pour s’appuyer. Et le centre n’aboutissait pas.

Quatre heures durant, au centre, en montant vers Doulers, nos troupes, et Jourdan en personne, combattirent à la baïonnette. Du premier choc, tous les corps de l’ennemi avaient été renversés. Les nôtres arrivent essoufflés au pied des hauteurs, ils se trouvent face à face avec les canons, souffletés de mitraille. Quelques-uns ne s’arrêtèrent pas ; un tambour de quinze ans, trouvant un trou, passa, s’alla