sait scientifiquement comme un bon géographe qui étudierait le pays, suivant les cours des eaux avec méthode et la série échelonnée des places fortes. Il avait pris d’abord toute la grande artère du Nord, l’Escaut, Condé et Valenciennes ; puis il avait pris une position inexpugnable au Quesnoy, aux abords de la forêt de Mormal. Un autre eût avancé au centre. Lui, il voulait plutôt s’enraciner au Nord, prendre Landrecies et Maubeuge ; nous avions dans Maubeuge et le camp de Maubeuge vingt mille hommes, une armée, la plupart de recrues ; n’importe, il ne dédaignait pas de prendre cette armée. Un matin, il passa la Sambre (28 septembre), plus vivement qu’on ne l’eût attendu de sa pesanteur ordinaire. Ni Maubeuge ni le camp n’étaient approvisionnés ; dès le huitième jour, on en était à manger du cheval. Les Autrichiens avaient déjà en batterie sur la ville soixante pièces de canon ; mais ils n’en avaient que faire. Les assiégés, la faim aux dents, allaient être obligés de leur demander grâce.
La plaine était en feu ; on brûlait tout. Les pleurs des paysans réfugiés, l’encombrement des malades et les cris démoralisaient les soldats. Le représentant Drouet croyait si bien la ville perdue qu’il essaya de passer, se fit prendre et fut mené droit au Spielberg. Treize dragons furent plus heureux : ils passèrent à travers les coups de fusil, allèrent demander secours à trente lieues, et ils revinrent encore à temps pour la bataille.
Le général Houchard avait duré un mois. On le