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enlèverait la France à l’improviste, et par l’effet d’un tel miracle briserait les partis.

Lyon, éloignée, pour une telle surprise, valait mieux que Paris. Si l’habile main de Couthon pouvait, de là, donner le premier branle à la politique nouvelle, l’équilibre dans la terreur, la terreur appliquée aux terroristes mêmes, il allait ajouter une force inouïe au parti de Robespierre. Tout ce qui avait peur (et c’était tout le monde) allait se précipiter vers lui. Ge petit jour inattendu, une fois ouvert à la masse serrée qui étouffait, le flot immense y passait de lui-même. Toute la France girondine, la France prêtre, la France royaliste (en bonne partie), auraient tout oublié, se seraient ralliés à un seul homme. Dans l’excès des alarmes, il s’agissait bien moins d’opinion que de sûreté. Cette vague toute-puissante de popularité l’eût soulevé, au trône ? Non, au ciel.

Coup d’audace intrépide !… Les hébertistes n’allaient-ils pas dénoncer un tel changement ? pousser Robespierre à l’abîme où descendaient les dantonistes ? Ceux-ci n’allaient-ils pas crier, lorsque l’impitoyable leur escamotait la clémence ?

Il fallait faire trembler les uns, les autres, et leur imposer le silence.

Robespierre tenait encore les hébertistes qui avaient grand besoin de lui. Il les avait lavés le 25 aux Jacobins, en faisant patronner Ronsin par son homme David. Et, le 3 octobre encore, les misérables avaient besoin de se laver d’une