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de son Comité de sûreté cette dictature de police qu’on avait, le 5 septembre, donnée à la Commune.

Le redoutable Hébert se fâcha, laissa toute prudence et, dans sa fureur étourdie, proposa la chose même pour laquelle on voulait faire mourir les Girondins, une chose dangereuse, impossible : Que l'on mît en vigueur la constitution, c’est-à-dire que l’on supprimât les deux comités dictateurs, qu’on donnât le pouvoir aux ministres (sans doute au grand ministre Hébert).

Telle était la reconnaissance des hébertistes pour Robespierre, qui, le 11, les avait si bien soutenus dans l’affaire de Vendée. Ils anéantissaient le Comité de salut public, renvoyaient Robespierre aux spéculations théoriques, à la morale, à la philosophie.

Aucun journal n’a osé imprimer cette séance étrange des Jacobins. Nous savons seulement l’impertinente proposition d’Hébert, à laquelle Robespierre aurait répondu avec une douceur exemplaire que la demande était prématurée.

Ce même soir (18), Vincent aux Cordeliers fit le dernier outrage à la Convention, la demande d’une loi qui rendît les représentants en mission responsables de favoriser les friponneries des agents militaires. Que les fripons eux-mêmes, les amis de Ronsin, les effrontés pillards de la Vendée, se missent à crier : Au voleur ! et contre la Convention ! c’était chose irritante ! L’Assemblée perdit patience et renvoya la pétition à qui de droit, pour être poursuivie.