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assemblées de sections, qu’ils reçussent deux francs par séance ; les séances n’auraient plus lieu que le dimanche et le jeudi. On maintenait à ce prix une ombre de sections, chose utile pour que chacune d’elles ne fut pas toute absorbée dans son comité révolutionnaire.

Bazire demanda : « Que les comités révolutionnaires de sections arrêtassent les suspects, mais que préalablement la Commune fût autorisée à épurer ces comités ET À LEUR NOMMER D’AUTRES MEMBRES provisoirement. »

Proposition énorme, qui faisait trois choses à la fois :

1° Elle reconnaissait, sanctionnait la toute-puissance de ces comités ;

2° Mais cette royauté, elle la subordonnait à celle de la Commune, qui pouvait non seulement les censurer, les épurer, bien plus : les recréer ;

3° La centralisation de ces comités de police qui eût pu se rattacher au grand Comité de sûreté ou de haute police, c’était ce Comité lui-même qui, par la voix de Bazire, demandait qu’on la plaçât dans la Commune.

Et la Commune reconnaissante, que faisait-elle pour ce généreux Comité, pour Bazire ? Une seule chose : elle omettait dans sa pétition de demander la mort de la Gironde. Elle semblait donner un répit au fatal rapport.

Ils ne l’échappèrent pas. Si la Commune se tut, les Jacobins ne se turent point. Ils vinrent aussi