Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 6.djvu/384

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

réponds ! des sans-culottes, payés cinq francs par jour.

« Cinquante moulins, jour et nuit, vont tourner sur la Seine… On créera l’armée révolutionnaire », etc… Le tout assaisonné de choses populaires. « Et moi aussi j’ai été pauvre ! » Il en disait contre les riches plus que le peuple ne voulait.

« Surtout, cria Hébert de sa plus aigre voix, n’oublions pas la guillotine ambulante… Dès demain, réunissons-nous pour faire rendre ces décrets à l’Assemblée nationale. Que le peuple ne lâche pas prise ! »

Une députation des Jacobins, qui survint, ne contribua pas peu à calmer la foule, en promettant d’aller aussi à la Convention et de faire décréter tout

Les Jacobins avaient été surpris par l’événement. Ils n’avaient pas eu le temps de se mettre bien d’accord sur ce qu’ils voulaient faire.

Dès le 1er septembre, lorsque Royer appuya la pétition pour l’armée révolutionnaire, on ne voit pas que Robespierre (qui la proposait le 13 mai) ait rien dit à l’appui. Il crut sans doute que, dans une situation si obscure où la Commune même était débordée, on risquait de donner des armes aux mains les plus suspectes.

Même dissentiment au 4 septembre.

Robespierre dit que le maire et l’Hôtel de Ville étaient assiégés, non par le peuple, mais par quelques intrigants.