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sition d’ériger le Comité en gouvernement, il dit : Non. Fera-t-on une enquête de la population électotorale ? Non (11 août). Les fédérés auront-ils des pouvoirs illimités ? Non (14 août). Même réponse négative pour la levée en masse, proposée aux Jacobins mêmes, pour le renouvellement du ministère (23). Il n’est positif que sur deux points, la poursuite des généraux, des journalistes coupables, et l’accélération du tribunal révolutionnaire.

Cela alla ainsi jusqu’à la mort de Custine (27 août). Les tribunes des Jacobins étaient infiniment bruyantes. Royalistes, anarchistes, une foule suspecte s’entendait pour troubler les séances. Les Jacobins, peu nombreux, s’alarmèrent, et, par une mesure qui marquait toutes leurs craintes, ils fermèrent leurs tribunes au peuple, à tout homme non jacobin.

Que faisait la Commune ? Elle voyait venir le mouvement et s’en félicitait. Elle était très mécontente du Comité de salut public et comptait profiter du mouvement contre lui. Il avait couronné ses torts envers le ministère de la Guerre et les hébertistes en tranchant le 24 un grand procès : À qui l’on donnerait l’armée de Mayence ! l’honneur de finir la Vendée. Le Comité donna cette aimée à Canclaux, non à Ronsin et Rossignol. Grand crime. Hébert espérait bien que le trouble qui se préparait favoriserait sa vengeance, tuerait le Comité, assurerait aux siens et l’indépendance du ministère de la guerre et la royauté de Paris.

Tout cela enhardissait les royalistes. Nombreux