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heures, un succès qui n’alla pas jusqu’à mettre l’ennemi en déroute, ne pouvait être aisément poursuivi. York semblait dans un filet ; mais, encore une fois, on n’avait pas Furnes, qui en était le fond.

Complète ou non, cette victoire changeait tout. La levée subite du siège de Dunkerque, cinquante canons abandonnés, la retraite d’une armée d’élite, l’armée anglaise, qui eût pu être si aisément aidée de la mer, tout cela eut un effet immense sur l’opinion de l’Europe. Dès lors, la chance avait tourné. On fut saisi de voir la France, que l’on croyait devenue pour toujours l’impuissance et le chaos, frapper un coup si fort, si sûr. On soupçonna ce qui était vrai en réalité : Il y avait déjà un gouvernement.

À Paris, on ne souffla mot. Qui avait été vaincu ? Bien moins les Anglais que les hébertistes, les impudents meneurs du ministère de la Guerre.

Ils étaient maîtres des clubs, des sections, de la Commune, de tous les organes de la publicité. Aux Jacobins mêmes, il y eut une grande entente pour parler le moins possible d’un succès si désagréable aux alliés qu’on ménageait.