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armées ; nous sommes trahis, vendus. » Il s’emporta contre Custine, qu’on mettait en jugement, jusqu’aux dernières limites de l’exagération : « Il a assassiné trois cent mille Français ; et il sera innocenté, l’assassin de nos frères ? Il assassinera toute la race humaine, et bientôt il ne restera que les tyrans et les esclaves. »

Voyant alors les Jacobins émus et colères, il tourna court et dit : « La plus importante de mes réflexions allait m’échapper. Appelé contre mon inclination au Comité de salut public, j’y ai vu des choses que je n’aurais osé soupçonner. Des traîtres trament au sein même du Comité contre les intérêts du peuple… Je me séparerai du Comité… Je ne croupirai pas membre inutile d’une Assemblée qui va disparaître… Rien ne peut sauver la République, si l’on adopte cette proposition de dissoudre la Convention… On veut faire succéder à la Convention épurée les envoyés de Pitt et de Cobourg. »

Il présentait ainsi la proposition de Lacroix (l’enquête sur la population électorale) comme une dissolution immédiate de la Convention.

Les journaux, même les plus favorables à Robespierre, ne nous donnent pas la fin de ce discours excentrique. Hérault et Lacroix exigèrent que la Convention s’expliquât. Hérault rappela qu’au 10 août étaient expirés les pouvoirs du Comité de salut public. Lacroix demanda que le Comité, qui jouissait de la confiance de l’Assemblée, fût renouvelé pour un mois. La Convention non seulement accorda ce renouvel-