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la conservation, n’hésita pas, dans une maladie qui menaçait d’être mortelle, d’appeler le médecin. Il ne se fia pas à un homme quelconque. Il appela Carnot et Prieur (de la Côte-d’Or).

Il fallait là vraiment une seconde vue (la peur parfois la donne). Carnot n’avait rien spécialement qui le désignât aux préférences de Barère.

Il était honnête homme, visiblement. Barère ne l’était pas. Non qu’il fût malhonnête. Ni l’un ni l’autre. Mais un charmant faiseur, improvisateur du Midi.

Carnot avait marqué par des missions utiles et sans éclat.

Il était connu dans la Convention par les décrets pour la fabrication des piques et la démolition des places inutiles.

Connu pour avoir dirigé en 1792 les travaux du camp de Montmartre, dont se moquaient les militaires. Il était fort laborieux, plein de zèle ; il venait travailler de lui-même à l’ancien Comité de salut public.

Officier du génie, il avait montré de la résolution à Furnes et avait pris le fusil.

Il n’y avait pas au monde un meilleur homme, jeune et déjà marié, régulier, ne faisant rien que d’aller en hâte de la rue Saint-Florentin (où il couchait) aux Tuileries, au Comité ou il fouillait les anciens cartons de Grimoard, l’homme de Louis XVI, savant général de cabinet.