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été trop heureuse de se jeter à gauche dans une bonne position et d’éviter l’ennemi.

La France résisterait-elle, et qui dirigerait la résistance ? Chacun paraissait reculer devant une telle responsabilité. On trouvait des hommes dévoués pour braver le feu des batteries. On n’en trouvait aucun pour braver la presse et les clubs.

Le Comité de salut public avait reculé le 1er août devant ce nom terrible de gouvernement que Danton le sommait de prendre. Il refusait tout, ne voulant ni de la dictature, ni de l’état légal, de la responsabilité républicaine.

Où était-elle, cette responsabilité ? Partout, nulle part. Les ministres la déclinaient. Les représentants en mission ne pouvaient l’accepter, dans leur lutte avec les ministres. Tout le monde se rejetait sur un mot, répété de tous et très faux : « C’est la Convention qui gouverne. »

Que faire ? Briser cette fiction fatale, renouveler la Convention, lui faire créer pour l’intérim un gouvernement provisoire ? Mais l’Assemblée nouvelle eût été pire, mais ce gouvernement n’eût pas duré deux jours, sous les attaques de la presse hébertiste. La Convention avait décrété, le 24 juin, que, la constitution une fois acceptée des départements, elle fixerait l’époque où l’on convoquerait les assemblées primaires.

La France girondine comptait sur ce décret, et c’est à ce prix qu’elle avait voté la constitution. Nantes l’avait dit hautement. Lyon, Marseille, Bor-