exigeaient Dunkerque et Cambrai. Les émigrés montraient la tour du Temple. « La Révolution est impuissante, elle recule, disaient-ils. Voilà trois mois qu’elle reste sans pouvoir faire un bon gouvernement. Avancez donc. Maintenant ou jamais. »
Les émigrés risquaient de vaincre, de tuer la Patrie, pour leur déshonneur éternel. M. de Maistre le leur a dit : « Eh ! malheureux, félicitez —vous d’avoir été battus parla Convention !… Auriez-vous donc voulu d’une France démembrée et détruite ? »
C’était le moment où s’accomplissait le grand crime du siècle, l’assassinat de la Pologne. La France n’allait-elle pas avoir le même sort ? Deux peuples semblent tout près de disparaître ensemble, deux lumières du monde pâlissent et vont s’éteindre… et la liberté avec elles !… On croit sentir l’approche de la grande nuit… L’humanité bientôt ira, les yeux crevés, nouveau Samson aveugle, travaillant sous le fouet !
Valenciennes, qui s’était livrée elle-même à l’ennemi, était devenue un étrange foyer de fanatisme. Les traîtres qui ouvraient la ville avaient voulu faire tuer nos représentants par le peuple ; les émigrés, à la sortie, guettaient pour les assassiner. Toute une armée de prêtres était rentrée, des moines de toute robe, plus qu’il n’y en eut dans l’ancienne France. Tout cela grouillant, prêchant, remplissant les églises, y chantant le Salvum fac Imperatorem. Les femmes pleuraient de joie et remerciaient Dieu.