un saint, il fait des petites chapelles. Il n’a qu’un amour, ses colombes. On se croit dans les Bollandistes. M. Hamel deux fois le compare à Jésus.
Que nous sommes mauvais ! Au lieu de profiter, de nous édifier, plus cet exemple est beau et ce type accompli, plus nous entrons en défiance. Cela nous paraît fort qu’il y ait eu des saints si parfaits. Est-ce bien sûr ? Songez donc que Jésus, le type de ce
Je l’ai juré sans peine, à l’entrée de ce livre (p. 68). Mais vous ne pouvez pas le jurer. Vous avez dans la ville un parent, qui est Robespierre.
La parenté, la thèse à soutenir, l’intérêt spécial, est une tentation continuelle d’arranger et d’interpréter, surtout de grouper les faits, ou de les diviser quand, réunis, ils seraient clairs. J’ai bien noté cela dans la grosse compilation de Buchez : en mettant le début d’un fait au XXXe volume, par exemple, et la fin au XXXIe ou XXXIIe, il l’obscurcit au profit de son héros (décembre 1793–janvier 1794). — M. Louis Blanc (par mégarde, je pense), par des coupures étranges, désorganise aussi les choses. Exemple : les faits compliqués de novembre 1793, qu’il divise, sépare entre plusieurs volumes, de sorte que le mouvement religieux, le nouveau culte, semble un effet sans cause, pure sottise et grossière orgie que Robespierre condamne aux Jacobins. Le changement subit des Jacobins, leur intérêt à suivre Robespierre, le pouvoir sans contrôle de tous leurs petits comités, c’est brouillé, omis, dispersé, de sorte qu’on n’y comprend rien. Or, c’est le fond du fond. C’est ce qui fera l’explosion. L’irresponsabilité des quarante-quatre mille comités jacobins est ce qui excéda la France et précipita Robespierre.
Observation fondamentale. Mais si j’entrais dans le menu de notre polémique, il me serait facile aussi de montrer qu’on est trop adroit, que souvent l’on se joue des mots. Par exemple, je reprochais à M. Louis Blanc d’avoir prêté au prodigue Calonne d’excellentes intentions. Il me répond qu’il a blâmé ses mauvaises opérations. Est-ce que ces mots sont synonymes ? La tentative désespérée du joueur ruiné qui se donne au diable, M. Louis Blanc la présente comme un plan préconçu, un profond calcul d’homme d’État qu’il aurait apporté à son début. Pure hypothèse, sans preuve, et que dément d’ailleurs toute la vie de cet étourdi.
Les actes de 1793 et 1794 sont si souvent obscurs par leur brièveté, si contractés, si étranglés, qu’on est forcé, pour les comprendre, de rapprocher les précédents, les conséquents, de sonder à fond les motifs, surtout de dater finement, je veux dire, de saisir le caractère précis du moment et de la minute ; car le moment d’après tout change. C’est ce que j’ai fait pour la journée des Lois de la Terreur (5 septembre 1793). J’en ai disculpé Robespierre. Pour-