lution, était venu se rendre à cette vallée de Josaphat. Ils étaient là d’hier, sans socles, souvent mal posés, mais non pas en désordre. Pour la première fois, au contraire, un ordre puissant régnait parmi eux, l’ordre vrai, le seul vrai, celui des âges. La perpétuité nationale se trouvait reproduite. La France se voyait enfin elle-même, dans son développement ; de siècle en siècle et d’homme en homme, de tombeaux en tombeaux, elle pouvait faire en quelque sorte son examen de conscience.
« Qui suis-je ? disait-elle. Quel est mon principe social et religieux ?… Et de quelle vie bat donc mon cœur ? « Cela n’était pas clair encore. Chaque parti eût diversement répondu à la question. Autre eût été la solution des Cordeliers, des Jacobins ; autre celle de Robespierre et celle de Danton, de Clootz et de Chaumette, de la Commune de Paris. Ces influences opposées se combattaient manifestement dans la fête. L’ordonnateur David, homme de Robespierre, n’en avait pas moins suivi généralement l’inspiration de la Commune. C’est elle-même qui fit les devises. Elle répandit sur toute la fête le souffle des Cordeliers.
L’influence de Robespierre est manifestement subordonnée ; l’Être suprême de la constitution ne paraît point ici. Et, d’autre part, les Cordeliers, peut-être par une concession à l’opinion jacobine, ont caché leur dieu, la Raison, qu’ils montreront bientôt, caché leur saint, Marat. Chose étrange, au moment où ils viennent d’appendre le cœur adoré de l’ami du peuple aux voûtes de leur salle, ils manquent