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CHAPITRE VII

FÊTE DU 10 AOUT 1793.


Les fédérés du 10 août 1793. — Ouverture du Louvre et du musée des monuments français. — Comment les partis divers se caractérisaient. — Grandeur et terreur dans la fête du 10 août. — Sombre effet. — Incidents cyniques. — Les colosses de plâtre.


La fête du 10 août fut une grande représentation populaire, imposante et terrible, toute marquée du caractère sinistre du moment, du danger, de la résistance désespérée qu’on préparait, des lois de la Terreur qu’on lançait à l’ennemi. Ce fut à peine une fête. L’acceptation de la constitution, ce fait touchant de la France s’unissant en une pensée, n’y eut qu’un effet secondaire.

La nouvelle fatale avait été reçue par le Comité de salut public, Les armées coalisées n’opéraient plus à part ; elles marchaient d’ensemble, et les chances de la résistance devenaient infiniment faibles. L’armée du Nord n’avait dû son salut qu’à une manœuvre habile ; elle s’était jetée de côté, mais en livrant la route de Paris. Paris se trouvait découvert ; la fête se donnait, pour ainsi dire, sous le canon de l’ennemi.