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CHAPITRE III

MORT DE MARAT(13 JUILLET 1793).


État moral de Marat. — Les Girondins à Caen, juillet 1793. — Charlotte Corday. — Les Girondins n’eurent aucune influence sur elle. — Son arrivée à Paris, 11 juillet 1793. — La maison de Marat. — Sa mort.


L’histoire des Girondins de Nantes, les résistances qu’ils opposèrent au seul homme qui pût les défendre et leur sauver Carrier, indiquent assez dans quelle ignorance profonde ils étaient de la situation.

Les Girondins de Caen la connaissaient peut-être moins encore. Ne voyant rien qu’à travers la haine et la rancune des représentants fugitifs, ils admettaient les romans insensés que ceux-ci, égarés par le malheur, par une sombre imagination, faisaient sur la Montagne. C’était une chose établie parmi eux, un axiome dont personne n’aurait osé douter, que Montagnard était synonyme d’Orléaniste, que Robespierre, Marat, Danton, étaient des agents salariés de la faction d’Orléans.

Tout Montagnard pour eux était également terro-