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CHAPITRE II

MISSION DE PHELIPPEAUX. — MORT DE MEURIS (JUILLET 1793).


Mission de Phelippeaux. — Mort de Meuris. — Baco à la Convention, 2 août 1793. Phelippeaux à Nantes, août-septembre 1793.


De tous les dantonistes, le meilleur, sans comparaison, fut l’infortuné Phelippeaux. Seul pur, irréprochable, il est mort avec eux, non comme eux par ses fautes, mais martyr du devoir, victime de sa véracité courageuse, de son éloquence héroïque et de sa vertu.

Qu’il y ait eu quelques illusions dans son ardent patriotisme, qu’il ait, dans la violence de sa douleur pour la patrie trahie, trop étendu ses défiances et ses accusations, cela se peut. Ce qui est sûr, c’est que Phelippeaux seul, quand les chefs mêmes de la Révolution fermaient les yeux sur des excès infâmes, osa les dénoncer. Dénoncé à son tour, poursuivi, tué, hélas ! par des patriotes égarés, il a pour lui dans l’immortalité la voix des héros de l’Ouest, Kléber, Marceau, Ganclaux, la voix de l’armée mayençaise, livrée barbarement par la perfidie de Ronsin au fer