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temps jusqu’au 9 thermidor, et alors déclara « qu’il n’y avait jamais eu de fédéralisme », que personne n’avait songé à démembrer la France[1].

On attribue à Lindet une belle et forte parole qui très probablement ne sortit pas de sa bouche prudente, mais qui exprime parfaitement sa conduite et sa pensée. On assure qu’au Comité de salut public, où il était chargé de l’affaire des subsistances de l’intérieur et de l’approvisionnement des armées, il aurait dit à ses collègues, qui lui demandaient d’apposer sa signature à un ordre de mort : « Je ne suis pas ici pour guillotiner la France, mais pour la nourrir. »

  1. C’est ce qu’il dit expressément dans son rapport aux comités réunis, et ce qu’il répète dans ses papiers manuscrits, que sa fille et son gendre, M. Alexandre Bodin, ont bien voulu me communiquer.