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Les Jacobins furent désorientés. Ils croyaient que leur chef était pour la Montagne, et ils le virent avec la Droite. Ils le croyaient à gauche et venaient de nommer président Anacharsis Clootz.

La liberté d’un culte intolérant qui proscrit tous les cultes, la liberté de cette Église armée qui dans le moment même menait la Vendée aux Anglais, pour leur livrer Cherbourg ! c’était une étrange thèse à soutenir. Robespierre nia l’évidence, soutint que cette Vendée (sous des généraux prêtres) n’était point une affaire de prêtre, mais chose politique, de simple royalisme.

Démenti violent pour l’Assemblée. Il rouvrait les églises fermées par le décret du 16, biffait le dix-huitième siècle, nous replongeait dans le passé.

Que font les Jacobins ? Leur président, cet Anacharsis Clootz qu’ils viennent de porter au fauteuil, ils le rayent, ils l’excluent de leur société ! On vit là à quel point ils étaient l’instrument, la machine de Robespierre.

Ils lui avaient toujours appartenu. Mais combien plus alors ? On le comprend en remontant au décret du 18 qui venait de créer la royauté des Jacobins.

Ce décret, présenté par le Comité de salut public, trouva la Montagne en partie absente pour des missions, mais la Droite présente, mais le Centre complet. Dans la Droite, beaucoup ne croyaient vivre encore que par faveur de Robespierre. Le Centre détestait, jalousait la Montagne et fut ravi de la voir écrasée.