dans la contre-révolution, il représentait encore la Révolution et la démocratie.
Ce qu’il était en lui-même, on le sait peu. On ne peut dire jusqu’où et comment les fourbes qui menaient l’affaire abusaient de son ignorance héroïque. Ge qui est sûr et constaté, c’est qu’en lui furent les deux forces populaires de la Vendée, et qu’elles disparurent avec lui : la force de l’élection, la force de la tribu.
Élu du peuple, élu de Dieu, tel il apparaissait à tous. Lui vivant, nous le croyons, la sotte aristocratie du conseil supérieur n’eût pas osé toucher à l’élection populaire. Lui mort, elle la supprime, déclarant que les conseils des localités élus par le peuple sont incompatibles avec le gouvernement monarchique, et décidant qu’ils seront désormais nommés… par qui ? Par elle-même, par le conseil supérieur, une douzaine de nobles et d’abbés !
Ce n’est pas tout. L’insurrection avait commencé par paroisses, par familles et parentés, par tribus. Cathelineau lui-même était moins un individu qu’une tribu, celle des hommes du Pin-en-Mauges. En toute grande circonstance, elle était autour de lui et elle l’entourait encore quand il reçut le coup mortel. Cette guerre par tribus et paroisses où chacun se connaissait, se surveillait, pouvait redire à la maison les faits et gestes du combattant d’à côté, elle donnait une extrême consistance à l’insurrection. Or, c’est justement ce que les sages gouverneurs de la Vendée suppriment à la mort de Cathelineau. Dans leur