CHAPITRE VI
SIÈGE DE NANTES.
Noble hospitalité de Nantes. — Férocité vendéenne. — Nantes appelle à son secours. — Anarchie du ministère de la guerre. — Les héros à cinq cents livres. — Difficulté de défendre Nantes. — Le maire Baco. — Le ferblantier Meuris. — Le club de Vincent-la-Montagne. — Jalousie des Girondins. — Union des deux partis. — Arrivée des Vendéens. — Les représentants et les militaires ne croient pas pouvoir défendre la ville. — La mort de Cathelineau. — La guerre change de caractère.
La défense de Nantes était une grande affaire,
non seulement de patriotisme, mais d’humanité.
Elle était l’asile général des fugitifs de l’Ouest, des
pauvres gens qui n’osaient plus rester dans les campagnes,
qui fuyaient leurs maisons, leurs biens,
abandonnés aux brigands. C’était tout autour comme
une mer de flammes et de sang. On arrivait, comme
on pouvait, ruiné, dépouillé, souvent en chemise,
les hommes blessés, sanglants, les femmes éplorées,
ayant vu tuer leurs maris, écraser leurs petits
enfants. Pour tout ce peuple naufragé, le port de
salut était Nantes.