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et ne pourraient pas offrir un port aux Anglais[1].

Dès le lendemain de l’insurrection, les Vendéens avaient imploré les secours de l’étranger.

Le 6 avril, d’Elbée et Sapinaud chargent un certain Guerry de Tiffauges de demander de la poudre à Noirmoutier, ou, si Noirmoutier n’en a pas, de prendre tous les moyens de s’en procurer d’Espagne ou d’Angleterre.

Le 8 avril, ce n’est plus de la poudre seulement, ce sont des hommes : « Nous prions M. le commandant au premier port d’Angleterre de vouloir s’intéresser auprès des puissances anglaises pour nous procurer des munitions et des forces imposantes de troupes de ligne. D’Elbée, Sapinaud, quartier général de Saint-Fulgent. »

Sur un autre point de la Vendée, le chevalier de La Roche-Saint-André écrit, dans une lettre du 8 avril : « Que les comités royalistes ont décidé qu’il irait demander secours en Espagne. »

Nous ne faisons aucun doute qu’en retour de ces demandes, les Vendéens n’aient reçu ce qui

  1. Dès 1791, à l’époque de la fuite du roi, cent gentilshommes voulaient s’emparer des Sables. Une frégate et quatre petits bâtiments chargés de soldats tentèrent de débarquer. Ce fut encore les Sables que les Vendéens attaquèrent le 29 mars 1793, jour du Vendredi-Saint. On voit combien ils tenaient à avoir un port. (Mémoires manuscrits de Mercier du Rocher.) — Les trois faits que j’indique ensuite sur leur appel à l’étranger sont constatés par trois pièces d’une autorité incontestable, les deux premières imprimées dans la brochure de M. Fillon : Pièces contre-révolutionnaires du commencement de l’insurrection vendéenne (1847, Fonteiiay). Cette brochure, infiniment importante, jette un jour tout nouveau sur l’histoire de la Vendée.

    La troisième pièce, du 8 avril, est la lettre même, lettre autographe du chevalier La Roche-Saint-André, que possède M. Dugast-Matifeux.