Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 6.djvu/197

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE V

LES VENDÉENS. — LEUR APPEL À L’ÉTRANGER (MARS-JUIN 1793).


Le salut de Nantes fut celui de la France. — Machines employées pour armer la Vendée. — Henri de La Rochejaquelein. — Bataille de Saumur, 10 juin. — Rapports des Vendéens avec l’étranger, avril 1793. — Ils marchent vers Nantes. — Ils essayent de s’entendre avec Charette.


Deux phénomènes inattendus se virent à la fin de juin, l’un qui faillit perdre la France et l’autre qui la sauva.

Les trois Vendées (de l’Anjou, du Bocage et du Marais), essentiellement discordantes entre elles et communiquant très mal, s’unirent un moment, formèrent une même masse d’une grande armée barbare, et sur la Loire roulèrent ensemble, à Saumur, à Angers, à Nantes, leur épouvantable flot.

Mais voici l’autre phénomène : les Girondins, proscrits à Paris comme royalistes, organisèrent dans l’Ouest, délaissé et sans secours, la plus vigoureuse défense contre les royalistes. Ils votèrent des troupes contre la Convention et les envoyèrent contre la Vendée. Sauf quelques centaines de Bre-