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CHAPITRE IV

IMMOBILITÉ, ENNUI. — SECOND MARIAGE DE DANTON (JUIN 1793).


Abattement de Marat. — Découragement général. Danton se remarie dans une famille royaliste et devant un prêtre réfractaire.

La singularité bizarre de la situation en juin, c’est que les vainqueurs, les maîtres de la situation, se trouvèrent précisément condamnés à l’inertie de ceux qu’ils avaient remplacés. La fureur des enragés forçait les Jacobins d’enrayer. Ne frappant un coup à droite qu’en frappant un coup à gauche, n’avançant, ne reculant, Robespierre et Marat se trouvaient immobilisés dans un misérable équilibre. Situation imprévue ! Marat était constitué gardien de la société.

C’est, selon toute apparence, de quoi il est mort. Fatigué avant le 2 juin, il n’était pas encore malade. Dès le 3, il ne vient plus : il attendra, dit-il, le jugement des Girondins. L’Assemblée écoute à peine sa lettre et passe à l’ordre du jour. Sans cause, il revient le 17. Absent, présent, il s’agite. L’inattention dédaigneuse de la Convention lui faisait sentir