Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 6.djvu/187

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avec Garat pacifier le Calvados. Son rapport, lu le 2 juillet au Comité de salut public, fut atroce de violence. Les Girondins de Caen étaient déclarés traîtres, ceux de Paris complices.

Personne n’objecta rien. Et Danton était présent. Sa signature se trouve au registre.

Ce fut la fin du Comité ; il fut comme guillotiné moralement. On le refit, le 10 juillet, sous l’influence jacobine[1].

  1. Les Mémoires de Barère prétendent que ce fut Danton qui fit le second Comité de salut public. Erreur. Il n’y eut dans ce Comité que deux dantonistes, Thuriot et Hérault ; le premier n’y fut que deux mois et donna sa démission. — Les éditeurs de ces Mémoires, hommes honorables et consciencieux, en ont relevé quelques fautes ; ils auraient pu en indiquer d’autres. — C’est Danton qui a prolongé la Vendée ! Danton était acharné au supplice des Girondins ! Danton a fait donner 100 000 écus à M. de Staël, qui, au lieu de les porter en Suède, est resté à Coppet ; on n’en a plus entendu parler ! Apparemment M. de Staël partagea avec Danton ! — Dans le partage hypothétique de la France où les alliés s’attribuaient d’avance ce qui touchait leurs États, la Prusse aurait pris la Flandre ! — Pour expliquer son mot fameux : « Qu’il n’y a que les morts qui ne reviennent pas », Barère assure que les Anglais, épargnés par Houchard (le 7 septembre), vinrent ensuite assiéger Valenciennes (prise le 28 juillet). — Il est évident que ce sont des notes écrites négligemment sur les vagues souvenirs d’un homme qui avait alors plus de quatre-vingts ans.