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fixaient elles-mêmes. On supposa que ces violences étaient l’effet de la pétition de Jacques Roux. Robespierre, le 28 au soir, lança l’excommunication contre lui aux Jacobins. Roux voulut se justifier à la Commune, mais là, Hébert et Chaumette l’accablèrent et l’écrasèrent. Une autorité souveraine le frappa enfin, celle de Marat.

Tout cela paraissait fort. Cependant Robespierre comprit que ce serait d’un effet passager, si Roux n’était frappé par les siens même, par les Cordeliers, s’il n’était abandonné, renié d’eux et condamné. Robespierre n’avait jamais été aux Cordeliers et il n’en parlait jamais. Il avait pour eux une profonde antipathie de nature. Il la surmonta pour cette grande et décisive occasion. Il prit avec lui celui de tous les Jacobins qui avait au plus haut degré le tempérament cordelier, le puissant acteur des clubs, Collot d’Herbois, et de plus Hébert, délégué de la Commune, et tous trois associés dans cette croisade jacobine du maintien de l’ordre, ils se présentèrent le soir du 30 juin aux portes du club des Cordeliers. Ceux-ci ne s’y attendaient pas. Ils furent frappés d’une visite si imposante, si inusitée. Ils le furent bien plus encore, lorsqu’une de ces femmes révolutionnaires, alliées ordinaires de Jacques Roux et de Leclerc, demanda la parole contre Jacques Roux, l’accabla de moqueries, conta ironiquement ses excentricités bizarres sur son théâtre ordinaire, la section des Gravilliers. Cette violente sortie d’une femme, qui,