Avec un impitoyable bon sens, les tribunes applaudirent. La Montagne furieuse ne se connaissait plus. Elle se leva tout entière, Thuriot en tête, contre le malencontreux orateur, et Legendre le fit chasser de la barre.
Qu’était-ce au fond que Jacques Roux ? Ses discours, visiblement mutilés, sa vie violemment étouffée par un surprenant accord de tous les partis, ne le font pas deviner. Nous le voyons accouplé dans les malédictions du temps avec le jeune Varlet, hardi prêcheur de carrefour, d’autre part avec Leclerc, le jeune Lyonnais ami de Chalier, qui, en mai, était venu s’établir à Paris chez sa maîtresse, Rose Lacombe, chef et centre des femmes révolutionnaires. Quelles étaient les doctrines de Roux ? Jusqu’à quel point était-il en rapport avec Lyon, avec Chalier, son apôtre ? ou bien avec Gracchus Babeuf, qui avait publié, dès 1790, son Cadastre perpétuel, et s’agitait fort à Paris ? Nous ne pouvons malheureusement répondre à ces questions.
Les registres des Cordeliers nous manquent pour cette époque ; ceux de la section des Gravilliers, le grand centre industriel de Paris, mentionnent Roux, en bien, en mal, fréquemment, mais brièvement.
Je croirais volontiers que la Montagne n’en savait guère plus que nous et n’en voulait pas savoir davantage sur ce monstre, objet d’horreur. Les républicains classiques avaient déjà derrière eux un spectre qui marchait vite et les eût gagnés de vitesse, le