être jugés par la Convention ; Robespierre entendait qu’ils fussent envoyés au tribunal révolutionnaire.
Le soir même du 6, soixante-treize députés de la droite firent une protestation secrète contre le 2 juin. Quelques-uns étaient royalistes ou le devinrent ; mais la plupart, comme Daunou, Blanqui, etc., étaient républicains sincères et crurent devoir protester pour le droit.
Le jugement en réalité était impossible et le devenait de plus en plus.
Vouloir que la Convention réformât le 2 juin, c’était vouloir qu’elle s’avilit, qu’elle avouât avoir succombé à la crainte, à la violence, qu’elle annulât tout ce qu’elle avait fait depuis ce jour.
Non coupables de trahison, les Girondins n’étaient pourtant pas innocents. Leur faiblesse avait encouragé tous les ennemis de la République. Leur lutte obstinée avait tout entravé et désarmé la France au moment du péril. Manquant de faits précis contre eux, la Convention eût bien été obligée de les recevoir, et ils l’auraient forcée de poursuivre leurs ennemis, de faire un autre 2 juin en sens inverse.
Tout accabla les Girondins, et la fuite de plusieurs des leurs et l’appel de ces fugitifs à la guerre civile. Les violences, les fureurs de la Gironde départementale, la guillotine dressée à Marseille et à Lyon contre les Montagnards, les outrages subis en Provence par les représentants du peuple, c’étaient autant de coups sur les Girondins de Paris. On