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CHAPITRE III

LES GIRONDINS (JUIN 1793).


Opinion des Montagnards en mission. — Efforts de conciliation. — Les Girondins se perdent eux-mêmes. — La Convention pouvait-elle traiter avec les départements ? — Les Girondins confondus avec les royalistes. — Les robespierristes au Comité de salut public. — Stratégie de Robespierre.


§ 1. — LES GIRONDINS.

Avons-nous oublié la Gironde ? On pourrait le croire. Elle est déjà reculée dans le temps. Elle enfonce d’heure en heure. Elle précipite encore sa chute en la méritant, par l’appel à la guerre civile. Les réclamations de la droite pour obtenir qu’on juge les membres détenus reviennent de moment en moment, toujours moins entendues, comme une voix tardive, un impuissant écho des abîmes du passé. Peu de jours après le 2 juin, la Convention reçut une lettre de deux Montagnards arrêtés par les Girondins du Calvados, Rorame et Prieur (de la Côte-d’Or ) : « Confirmez notre arrestation et constituez-nous otages pour la sûreté des députés détenus à Paris. »