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ments, conforme aux paroles que leur portèrent ou leur firent porter les conciliateurs Danton, Cambon, Barère et Lindet.

Trois autres décrets solennels marquent les journées du 3 et du 4 :

Commencement des travaux du Code civil par une section spéciale de législation ;

L’instruction nationale basée sur de bons livres élémentaires, dont on encourage la composition ;

Le partage des biens communaux, ordonné en août 1792 par la Législative, est réglé par la Convention. Tout habitant, homme, femme, enfant, les absents et les présents, tous ont droit d’avoir une part ; si le tiers des voix dans la Commune est pour le partage, il est décidé.

Grandes mesures et habiles. Cependant la question d’urgence restait tout entière : Comment faire un gouvernement ?

La Convention ajourna cette question. Elle ne se préoccupa que de la réconciliation de la France. Elle jugea qu’il fallait, avant tout détromper les Girondins de bonne foi, finir le malentendu. On leur disait que la Montagne voulait refaire la royauté. « Présentons-leur, en réponse, dit-elle, une constitution fortement républicaine, solidement démocratique. Jusque-là rien n’est possible. Il faut éclairer la France, lui rendre son unité. Unie, elle peut braver le monde. »

L’ennemi attendrait-il ? Il y avait bien lieu d’en douter.