tentative hardie de religion nouvelle, l’essai de donner à la Révolution (non française seulement, mais universelle) son organe universel, le culte de la Raison. Qui fait cela ? C’est Paris. Paris déborde la France, la dépasse et suit sa route dans la voie du genre humain.
À toutes ces grandes choses, que fera la société jacobine ? Il ne suffirait pas de les nier, de vouloir les tuer en n’en parlant pas.
La Révolution politique pourrait-elle subsister sans devenir une Révolution sociale et religieuse ?
La Révolution classique de Rousseau et de Robespierre vivra-t-elle en sûreté dans la sombre salle de la rue Saint-Honoré, sans tenir compte de l’autre, la Révolution romantique, qui mugit, confuse, hors des murs, comme une voix de l’Océan ?
Sans bien s’expliquer tout cela, la Montagne sentait d’instinct que mettre la Révolution dans la main pure et patriote, mais exclusive et serrée, de la dictature jacobine, c’était rejeter une infinité de forces vives qu’on n’étoufferait jamais, et qui, si on les étouffait, de leur mort ou de leur absence, dessécheraient, stériliseraient la République, la laissant sans sève et sans vie.
Voilà pourquoi la Montagne, trois mois durant, au risque de tout perdre, recula avec une sorte d’horreur devant la nécessité de faire un gouvernement. Il n’y en avait qu’un possible, le gouvernement jacobin. Elle estimait les Jacobins, elle admirait Robespierre, et elle frémissait de la pente fatale qui