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les Romme, les Phelippeaux ; jamais de volonté plus forte que celle des Jean-Bon Saint-André, des Baudot, des Levasseur.

« Avez-vous donc, disait un homme de la droite, fait un pacte avec la victoire ? — Non, mais bien avec la mort », répondit le jeune Bazire, assis à côté de Danton.

Grande Assemblée, toujours féconde, à travers ses misères mêmes, invincible aux événements ; mutilée au 31 mai, elle fait les plus grandes choses ; mutilée en Thermidor, elle continue d’enfanter. Avant, après, elle dote la France d’une foule d’institutions. Tous les gouvernements qui suivent s’appuient d’elle en la maudissant, ils citent docilement ses lois, profitent de ce qu’elle a créé, reconnaissant malgré eux la majesté souveraine de l’Assemblée, entre toutes, fondatrice, organisatrice, qui, plus qu’aucune force humaine, représenta l’inépuisable fécondité de la nature…

Indiquons au moins quelques-unes de ses grandes créations :

Avant le 9 thermidor. — Les premières parties du Code civil. Le grand-livre. Le partage des biens communaux. Le nouveau calendrier (astronomique et raisonnable). Le système décimal. L’uniformité des poids et mesures. Le musée du Louvre. Le musée des monuments français. Le Conservatoire de musique. L’extension du Muséum d’histoire naturelle, le grand enseignement des sciences de la nature. L’administration du télégraphe. Le conseil