risées des tribunes, un Montagnard, forcé de sortir, avait obtenu par grâce d’être conduit, gardé à vue par quatre fusiliers…
Les royalistes se frottaient les mains. « Le roi a été forcé de mettre le bonnet rouge ; cette fois, c’est la Convention… Elle prendra le bonnet vert, et cette royauté nouvelle ne sera qu’un soliveau. » (Révolutions de Paris.)
Est-ce à dire que la Convention fut une assemblée de lâches, qu’elle n’ait eu que des Sieyès ?
Soyons justes. Serrée des tenailles de la nécessité, pressée, qu’on pardonne le mot, sous l’épouvantable pressoir de la fatalité, elle a rendu, en bien, en mal, ce que contenait la nature humaine. Incroyablement patiente avant Thermidor, et après faible et furieuse, emportée à la débâcle d’une triste réaction, elle n’en a pas moins étonné le monde, et par l’héroïsme individuel de ses membres et par l’admirable fécondité de ses créations.
Voilà ce que lui doit l’histoire.
Non, quoi qu’on veuille ou puisse dire, nulle assemblée ne contint jamais tant de forces vives, tant d’hommes résolus à mourir pour le devoir. Ces députés, hier avocats, médecins, gens de lettres, étonnèrent de leur courage les Kléber et les Desaix. Souvent, quand les militaires renonçaient, ils avancèrent, et comme Fabre (de l’Aude) se firent tuer à la place où ils plantaient le drapeau. Il n’y aura jamais au monde des hommes plus intrépides que les Merlin (de Thionville), les Bourbotte, les. Lacoste,