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LIVRE XI



CHAPITRE PREMIER

PARIS ET LA CONVENTION



Misère et grandeur de la Convention. — Danger suprême de la France. — Le crime de la Gironde. — Y avait-il un gouvernement ? — La seule force organisée est dans les Jacobins. — Aspects nouveaux de la Révolution. — La Terra incognito. — La Montagne ne veut pas donner le gouvernement à Robespierre. — La Convention ne veut rien faire que la constitution. — Absence de tout gouvernement. — L’armée révolutionnaire. — Comment on demanda l’armée révolutionnaire. — Comment on éluda l’armée révolutionnaire. — Robespierre et Marat gardiens de l’ordre.


§ 1. — LA MONTAGNE CRAINT LA DICTATURE.
MISÈRE ET GRANDEUR DE LA CONVENTION (JUIN 1793).

La Convention revint le 3 dans sa prison de la veille, dans la sombre petite salle de spectacle des Tuileries, où elle avait joué un si triste rôle. La Montagne rentrait frémissante d’une fureur étouffée ; elle retrouvait ces bancs, où elle s’était vue captive, aussi bien que la Gironde ; là, Grégoire avait crié, là, Lacroix avait pleuré ; là, sous les