main. Boissy d’Anglas, plus jeune, insista, essaya la force et fut saisi à la gorge, eut ses vêtements déchirés ; il rentra, monta à la tribune et montra sa cravate et sa chemise en lambeaux.
La Montagne ne put elle-même supporter ce honteux spectacle. Lacroix s’élança de sa place, alla vérifier le fait, fut repoussé comme les autres.
Grégoire descend de la Montagne, se présente aux portes, allègue un pressant besoin naturel. On lui répond : « Volontiers ; seulement on va vous donner quatre fusiliers pour escorte. » Il accepte et sort ainsi…, constatant par ce fait ignoble et par ce comble d’affront l’état honteux et misérable où était la Convention… Mais la Convention n’était plus.
La Montagne suffoquait d’indignation et de fureur. Barère vit qu’elle appuierait le Comité de salut public. Il accusa hautement la tyrannie de la Commune. « C’est Londres qui agit ici, c’est Berlin, Madrid… Il y a un Espagnol au comité révolutionnaire, un étranger siège là comme représentant de Paris ; je l’ai fait dire au maire, et on l’a fait disparaître… Les Anglais sont à Famars, mais ils sont aussi au milieu de vous. En ce moment, sous mes yeux, on distribue aux soldats des assignats de cinq livres… »
Le fait était vrai. Les Jacobins, en lutte à la fois contre l’Évêché et contre la Convention, avaient employé sur-le-champ l’argument irrésistible. Ils se firent livrer par le maire la caisse des secours destinée aux colons de Saint-Domingue réfugiés à