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parti, on devait convenir qu’une infinité de sujets, politiques et diplomatiques, qui ne pouvaient être traités à la Convention devant les tribunes, ne pouvaient pas davantage être confiés au public, tellement mêlé, qui fréquentait les Jacobins.

La réunion (c’est ainsi qu’on appelait les deux cents), mêlée de Girondins et de dantonistes, avait excité non seulement la jalousie des Jacobins, mais leur crainte. Quelqu’un y avait proposé, après le 2 septembre, de mettre Robespierre en accusation.

Donc point de milieu, les Jacobins ressuscités menacent et montrent les dents : « Point de milieu ! soyez avec nous, ou bien soyez contre nous. »

Celui qui prit peur le premier fut Guirault, l’adjudicataire de l’enceinte et des bâtiments des Jacobins. Voyant l’excommunication de ses terribles locataires déjà suspendue sur sa tête, il pria les deux cents députés de ne plus le compromettre et de ne plus revenir. Désobliger la Convention, c’était peu de chose ; mais désobliger une société si violente et si rancuneuse, qui ne lâchait jamais prise, c’était un danger très grand. Guirault vint aux Jacobins et fit ses excuses.

L’impérieuse société, non contente d’avoir chassé les députés de son voisinage, les mit en demeure de venir aussi s’excuser, d’assister à ses séances. L’exigence était grande, hardie, de vouloir que les hommes de la nouvelle Assemblée, à peine au courant encore, tenus le jour à la séance, la nuit aux commissions, trouvassent encore le temps de venir