maires, aurait très probablement chassé de la Convention Marat, Robespierre, Danton même, les députés de Paris. Et l’appel de la Commune, ne voulant pas de jugement, mais punition sans jugement, était la mort de la Gironde. Guerre civile des deux côtés, pour sauver les uns ou venger les autres.
Il n’y avait pas un homme vraiment homme (sinon Français) qui ne pleurât des pleurs de sang… Quoi ! ce grand, ce malheureux peuple, allait s’égorger ! La glorieuse Révolution où le monde avait son espoir, née d’hier, mourrait demain, d’un effroyable suicide ! L’Europe n’y eût rien pu, la Vendée n’y eût rien pu, la Révolution seule était assez forte pour s’étrangler elle-même.
Les hommes qui ne prenaient point part aux déplorables luttes de vaniteuse éloquence qui perdaient la République sentaient tout cela. Un membre obscur de la droite, Vernier, laissa échapper un cri de douleur : « Eh ! citoyens, si vous en êtes à ce point de défiance que désormais vous ne puissiez plus servir ici la patrie, partons plutôt, soyons généreux les uns et les autres… Partons ; que les plus violents dans l’un et l’autre parti s’en aillent, simples soldats, qu’ils donnent à l’armée l’exemple d’une soumission courageuse et marchent à l’ennemi !… »
C’était le 12 avril, le jour où la Montagne signa, dans sa fureur étourdie, la folle adresse de Marat. Plusieurs Montagnards furent saisis du mouvement