hâtons-nous d’examiner la conduite des membres de la Convention, des généraux, des ministres… »
Assentiment de la Gironde. « Marat a raison, s’écrie le Girondin Biroteau, plus d’inviolabilité. »
La chose fut à l’instant votée. La Convention décida que, sans égard à l’inviolabilité, elle décréterait d’accusation ceux de ses membres qui seraient présumés complices des ennemis de la liberté.
Déplorable résultat des fureurs des deux partis, du triste succès de Danton. Il avait cruellement dépassé sa politique ordinaire, sa pensée, ses sentiments.
« Plus de trêve ! plus de paix ! » dit-il au 1er avril. — Et, dans la séance du 5, il va dire : « Rapprochons-nous… Rentrons dans la fraternité. »
La tempête ne rentrera pas aux outres d’Éole ; elles sont crevées pour jamais. Danton emporté à l’orage, tout est emporté. Le même jour, au soir du 1er avril, le comité d’insurrection (les Varlet et les Fournier) avait entraîné la Commune ; ils demandaient, obtenaient que les armes fussent partagées entre les sections, et l’artillerie elle-même. Ainsi la dernière autorité qui subsistât à Paris aurait désarmé et livré les armes à qui ? À tous, à personne, au hasard, au changement même… Les sections changeaient à chaque heure, et de chefs et d’opinions.
Les Jacobins rendirent un service essentiel. Ils improuvèrent hautement ce comité de l’anarchie. Marat, alors président des Jacobins, voyant entrer dans la salle un des hommes du comité, demandait qu’on l’arrêtât.