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L’incendie de la Vendée, qui gagnait si vite, demandait des remèdes encore plus rapides. Cambacérès proposa la justice militaire. On donnait huit jours aux nobles et aux prêtres pour sortir du territoire, après quoi ceux que l’on prendrait seraient (comme meurtriers, incendiaires, instigateurs de révolte) mis à mort dans les vingt-quatre heures, les biens des morts confisqués, toutefois en pourvoyant à la subsistance des familles (19 mars).

Parmi ces nécessités de justice révolutionnaire, la Convention sanctionna de grandes mesures sociales pour rassurer la nation, calmer les craintes des propriétaires, donner bon espoir aux pauvres. Ce fut le comité de défense qui les proposa ; nulle défense plus sûre en effet que d’intéresser toutes les classes au salut de la patrie. 1o La propriété fut garantie, la mort décrétée pour qui proposerait des lois agraires ; 2o mais la propriété (territoriale ou industrielle) devait supporter l’impôt progressif. Pour d’autres lois populaires, la Convention demanda un rapport, par exemple pour le partage des biens communaux.

Un espoir restait à la France dans sa situation terrible, c’était que le général heureux, l’homme de Valmy et de Jemmapes, Dumouriez, viendrait la sauver. — Il revint, mais ennemi !…

Le jour même où l’on apprend l’explosion de la Vendée, une lettre de Dumouriez arrive, lettre insolente et méprisante, qui défie la Convention, et