Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 5.djvu/293

Cette page a été validée par deux contributeurs.

atténuantes qui couvraient Louis XVI, ils pardonnaient en lui l’appel à l’étranger, l’inviolabilité de la Patrie en serait à jamais compromise. Ils crurent ne pouvoir autrement confirmer la croyance dont vivent les nations : La Patrie est sacrée, et qui la livre en meurt.

Le respect de la France, l’intégrité du territoire, la religion des limites, notre sûreté à nous, qui n’étions pas encore, ils ont cru garantir tout cela par ce jugement. Étaient-ils dans l’erreur ? Ce n’est pas nous, du moins, nous qu’ils pensaient sauver, qui leur en ferons un reproche. Non, hommes héroïques, vos fils reconnaissants vous tendent la main à travers les temps… Vos ennemis eux-mêmes, qui sont ceux de la France, sont obligés, en vous, d’honorer leurs vainqueurs, les fondateurs de la République, leurs vainqueurs pour tout l’avenir.