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CHAPITRE II

DÉSORGANISATION APPARENTE DE LA FRANCE (OCTOBRE-DÉCEMBRE 1792).


Pourquoi le procès semblait nécessaire. — Agitation des campagnes et changement général dans la propriété. — Nul événement n’arrête la vente des biens nationaux. — On en avait déjà vendu pour trois milliards. — Le paysan ne crut jamais au retour de l’Ancien-Régime. — Le mouvement est fortement compromis. — La population des villes se décourage. — Elle devient indifférente aux affaires publiques, décembre 1792. — Tableau de Paris, spécialement du Palais-Royal. — La société parisienne énerve les hommes politiques. — Influence funeste du monde financier. — Décomposition de la Gironde. — Individualités peu associables. — Esprit légiste ; esprit scribe ; factions méridionales. — L’autorité n’était dans aucune fraction de ce parti. — Nulle décision, nul génie d’action. — Vergniaud et Mlle Candeille, décembre 1792. — La Belle Fermière.


Louis XVI était coupable, mais on n’avait aucune preuve certaine de sa culpabilité. La France était victorieuse, conquérante, le monde se jetait dans ses bras ; quel danger immédiat avait-elle à craindre, de novembre en mars ? Aucun du dehors, vraisemblablement. Le salut public exigeait-il qu’on précipitât le procès du roi et qu’on le poussât à mort !

Si l’on cherche à s’expliquer l’ardeur et la persistance que tels politiques du temps montrèrent à le perdre, on en trouvera sans doute une explication